Mulatu Astatke

Une soirée aux confins du groove et des pulsations africaines en compagnie de l’infatigable roi de l’éthio-jazz Mulatu Astatke, qui succédera aux explorations du saxophoniste Laurent Bardainne et de son quartet Tigre d’eau douce.

1/ Laurent Bardainne & Tigre d’eau douce

Lorsqu’en 2018, le festival de Jazz à la Villette invitait le saxophoniste ténor Laurent Bardainne au sein de la programmation « Under the Radar » pour son premier projet en tant que leader, sa notoriété était surtout limitée aux amateurs d’électro-rock survolté et d’un jazz lunaire. Créateur aux côtés de – feu –  Nicolas Ker du groupe Poni Hoax, compagnon de route du Supersonic de Thomas de Pourquery, fondateur du groupe Limousine et plus encore, Laurent Bardainne a longtemps été un musicien aussi actif que discret. Désormais, la France entière, ou presque, connaît son Tigre d’eau douce depuis la publication l’an dernier de l’album Hymne au Soleil qui, avec une fine pointe d’électro, évoque le répertoire soul-jazz du Blue Note des années 1960, le Maceo Parker des années 1990 et l’éthio-jazz de Mulatu Astatke.

2/ Mulatu Astatke

À l’approche de son 80e anniversaire, le vibraphoniste, héraut de l’éthio-jazz, continue inébranlablement à parcourir les scènes du monde et à distiller son tempo si particulier qui a influencé un nombre incalculable de musiciens à travers les continents, plus précisément en France grâce au précieux travail de réédition du label Ethiopiques ­– maison de disque qui a mis en lumière tout un pan essentiel du jazz africain. Baguettes en main, Mulatu Astatke développe une musique harmoniquement statique et répétitive, qui appelle à la danse, voire à une transe parfois funky, parfois mélancolique, et toujours empreinte de mélismes orientaux. Désormais accompagné par l’ensemble de musiciens australiens Black Jesus Experience, le répertoire de Mulatu arbore des arrangements plus modernes, sans rien perdre de son caractère tellurique et intemporel.