Meshell Ndegeocello

Une soirée sous le signe de la nu-soul ­— et plus encore — avec le prince du genre, José James, pour un hommage à Erykah Badu, avant d’accueillir l’immense Meshell Ndegeocello qui nous revient avec un nouveau disque d’un génial éclectisme.

1/ José James sings Erykah Badu

Après Billie Holiday et Bill Withers, José James poursuit sa série d’hommages en s’intéressant cette fois-ci au répertoire d’Erykah Badu, prêtresse de la nu-soul. Un retour aux sources, en somme, pour le chanteur new yorkais que l’on découvrait précisément dans ce registre en 2012 avec No Beginning no End, en compagnie de Robert Glasper. La recette musicale est inchangée : avec sa voix hyper suave et langoureuse, portée par des instrumentations dépouillées et par une section rythmique hip-hop minimaliste, il incarne la musique de son héroïne avec une aisance absolument naturelle, le tout entouré de musiciens issus du gratin de la scène mondiale.

2/ Meshell Ndegeocello

Bassiste, singer-songwriter, Meshell Ndegeocello est l’une des musiciennes les plus incontournables de ces trente dernières années : souvent présentée comme une héritière de Prince et comme l’une des initiatrices du mouvement nu-soul (aux côtés de sa consoeur Erykah Badu) son univers musical, d’une richesse foisonnante, embrasse toute la Great Black Music et plus encore, jusqu’à la folk et au rock. Ses derniers albums sont des exemples absolus de perfection en termes d’arrangements et de production : c’était le cas de Ventriloqum, adoubé par la critique en 2018, et il en est ainsi pour The Omnichord Real Book, publié cet été chez Blue Note. Nouveau répertoire d’un éclectisme fou, à découvrir lors de ce précieux concert d’autant plus immanquable que Meshell a récemment laissé entendre qu’elle serait de plus en plus rare sur les scènes européennes.